Ce qui se passe au Québec en ce moment est un brin surréaliste.
Pensez-y un instant : on vient de rendre public le fait qu’il y a des ouvrages routiers comme des viaducs en perdition dans toutes les régions du Québec, sauf au Saguenay. Cela revient à dire poliment que l’on peut manger quelques tonnes de béton sur la gueule (et accessoirement couper court à notre existence) à peu près n’importe quand et n’importe où.
Ce n’est pas Beyrouth ou Bagdad. Ce n’est encore moins le Darfour… Je poursuis quand même.
Un ajout à la nouvelle nous rappelle que la SAAQ considère ce genre d’incident un accident d’automobile ce qui met en place le « no-fault », limitant tous recours possibles pour les proches des victimes.
Je n’écris pas cela pour être alarmiste inutilement. Je suis seulement surpris du peu de cas que ces informations produisent. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont divulgués durant les vacances de la construction. Les relationnistes sont loin d’être des connes ou des cons. Par contre, ce n’est pas ce qu’ils pensent de vous (et encore moins de moi), surtout que l’on a souvent la fâcheuse habitude de leur donner raison.
Pour nous calmer (ou ne pas troubler notre sommeil), on nous montre des « experts » à la télé qui nous expliquent que tout va bien et que les travaux seront faits à temps. Ils ne sont tout de même pas pour nous dire qu’ils s’activent effectivement, mais qu’ils ont la chienne qu’un ouvrage s’écroule avant leur intervention…
Il va falloir que l’on s’attarde un jour sur le comment et le pourquoi de la fragilité des routes. Pas parce que l’automobile est reine au Québec, mais parce qu’il y a dans ces événements, tout le problème du Québec « cheap » dans lequel on vit.
Un Québec qui va vers le plus bas soumissionnaire pour construire ses routes, mais qui lui permet ensuite d’ajouter des extras sur ses travaux.
Un Québec qui accepte que l’urgence d’un hôpital fonctionne sans aucun médecin (Sorel-Tracy).
Un Québec qui accepte que des maisons d’éditions de livres scolaires fournissent de la merde aux élèves sous prétexte que la réforme va trop vite (au lieu de la ralentir pour mieux faire les choses).
Curieusement, le transport, la santé et l’éducation… à peu près les seuls domaines de compétences provinciales très distinctes.
Et je le dis haut et fort, je suis souverainiste. Mais quand je regarde comment notre gouvernement gère (depuis des années, peu importe le parti) son carré de sable, ça me désole.
Quand je pense que le prochain à aller s’amuser dans ce carré de sable, c’est le gros connard à Mario Dumont (pourquoi personne ne lui dit qu’il est con?), ça m’inquiète encore plus.
Comme chantait Gerry… « J’sais pu kossé faire, ma patrie est à terre… »
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