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jeudi 12 juillet 2007

Polarisation

«Nous vivons en des temps difficiles où les petites différences sont amplifiées. C'est un peu parce que la prolifération des médias sur le câble et sur l'Internet permet aux gens de choisir les informations qui consolideront leurs opinions. Un certain nombre de ces médias nagent dans la polémique et adorent renforcer les théories de complots de la gauche et de la droite.»

— Marshall Ingwerson, rédacteur en chef du Christian Science Monitor (2004).

Propos lu dans le livre Deadline America, d'Antoine Char publié aux éditions HMH Hurtubise, page 140.

lundi 25 juin 2007

Dis-moi ce que je lis...

Dans le but non équivoque de me secouer de ma torpeur des dernières semaines, Philémon m’a transmis la tague. Contrairement à ce qu’il a fait à Sof, (que je salue au passage) il m’a déjà donné une chaude-pisse dans le passé, mais ça, c’est une autre histoire… (mais non, c'est pas vrai)

Je vais donc déblatérer sur le thème de la littérature. Vous pouvez changer de poste tout de suite si vous le souhaitez.

4 livres qui ont marqué mon enfance
— Le livre d’anglais dont j’ai oublié le nom, mais qui nous a appris à dire :
« Meet Sandy and Sue »
« Kick the ball, Sandy. All right Tom! »
— Léo et Léa. Sans eux, je ne serais rien.
— Le Prions en église. Un différent chaque semaine!
« Tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen. »
— Tous les Tintin. Ah! Cette période bénie où je ne voyais pas de liens homosexuels à toutes les pages.

4 écrivains que je relirais, encore et encore
— Paco Ignacio Taibo II
— Franquin (Écrivain vous dites ?)
— Leonardo Padura
— Mikhaïl Boulgakov

4 écrivains que je ne relirai plus
— André Rufiange.
— Anne Hébert. Je n'ai jamais lu, mais après avoir vu ma soeur souffrir en lisant Le Torrent. Je me suis dit: J-a-m-a-i-s.
— J. K. Rowlings. J’arrête après le prochain, promis.
— Germaine Guèvremont. Pas d'autres Survenant, s'il vous plaît!

4 livres à lire, en attente dans ma bibliothèque
Les Bienveillantes, de Jonathan Littel. Me manque le courage d'affronter ses 900 pages mais ça s'en vient.
La fabrication de l’aube, de Jean-François Beauchemin
Trilogie new-yorkaise, de Paul Auster
L'angle mort, de Jean-François Chassay
La femme en vert, de Arnaldur Indridason (bon, oui ça fait cinq…)
L'avaleur de sable, de Stéphane Bourguignon (bon oui, ça fait six...)
Et plusieurs autres…

4 livres que je suis en train de lire
La cité des jarres, de Arnaldur Indridason
Deadline America, d’Antoine Char
L’après-midi bleu, de William Boyd. (plus en attente qu’en lecture…)
— Le Robert. Je devrais le lire plus souvent.

4 livres que je n'ai pas terminé
Le pendule de Foucault, d'Umberto Eco. Dans la catégorie «que je n'ai pas commencé». J’ai lu deux pages… Un jour sans doute j'oserai de nouveau...
Michel Chartrand, Les voies d'un homme de parole et Michel Chartrand, La colère du juste, par Fernand Foisy. Les hagiographies, très peu pour moi. Dommage, j'aurais aimé en savoir plus sur l'homme. Et n'ayons pas peur des mots, l’auteur écrit comme un pied. Chartrand mérite un vrai biographe.
Crime et châtiment, de Fedor Dostoïevski. C’est un peu faux. J’ai terminé le premier tome, mais j’ai balancé le deuxième par le hublot de l’avion. (pas vrai non plus. Je l'ai rapporté sagement dans mes valises.)
Éthique de l'information, d'Armande St-Jean. Utile, mais un brin soporifique.

Mesurer l’insaisissable, de Lise Chartier. J'ai acheté ce livre par erreur, croyant que c'était une boîte de suppositoires.

4 livres que j'apporterais sur une île déserte
Les Bienveillantes, de Jonathan Littel. Une occasion de le lire ou de m’inciter à construire un radeau.
Le Maître et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov
— Les saisons de La Havane, la tétralogie de Leonardo Padura. (Passé parfait, Vents de carême, Électre à La Havane et L'automne à Cuba.) Si on est pour se faire ch... aussi bien ne pas bouder son plaisir et passer du bon temps avec l'ineffable Mario Conde.
Crime et châtiment, tome 2. Dostoïevski mérite sans doute une deuxième chance.

Comprendre le sens exact des paroles de Pierre Lapointe ainsi que Serge Fiori pour les nuls. J'aurais enfin du temps à me consacrer à ça. « Comme un sage, monte dans les nuages, monte d'un étage, viens voir le paysage... »

Alors voilà... me voila rendu à l'étape où je dois transmettre ma tague à d'autres blogueurs. N'écoutant que mon courage et ma soif de tout savoir sur leurs lectures... j'ose montrer du doigt le blogueur des blogueurs parmi les blogueurs du Québec. Sera-t-il game de participer à un tel exercice? Souhaitons-nous le.

Vivons dangereusement et risquons les quolibets de l'autre franc-tireur. Je le vise aussi. Saura-t-il répondre à un monsieur Zourigne? Attrapera-t-il la fièvre de cette tague? Qu'y a-t-il comme bouquin sur la table de chevet, de travail et de cabinet d'aisance de Monsieur Martineau?

Poursuivons cette quête incessante de victimes potentielles, mais difficiles à joindre, voire inaccessibles. Think Big! Ladyguy, grande, mais TRÈS grande, bouquineuse devant l'Éternel (ou ce qui en tient lieu). Dis-nous ce que tu lis (présentement). Nous saurons comment occuper nos moments de lectures à venir...

Je terminerais avec une quatrième blogueuse. Nathalie. Depuis mon arrivée dans ce curieux monde, je ne passe pas une semaine sans lire ce qu'elle nous offre. C'est toujours amusant et intelligent. J'en profite pour la remercier du travail sur son blogue.

vendredi 4 mai 2007

C'est moi qui souligne

Lorsque la lecture d'un bon texte vous transporte, qu'elle vous permet de voir des paysages, des décors et des gens. Lorsque l'on a l'impression d'être assis à côté du narrateur, c'est que l'on passe un excellent moment. C'est que l'on a du plaisir.

Sorties de leur contexte, ces phrases auront sans aucun doute beaucoup moins d'attraits pour vous, mais il n'empêche le temps que vous passerez à les lire, vous ne serez pas en train de jouer avec votre manger ou pire, de lire la prose - minable - de Patrick Lagacé.

« Troie avec un billet de retour, par exemple. La solitude d'une chambre d'hôtel, en annotant les photos et en nettoyant les appareils avec les fantômes encore frais sur la rétine ; ou plus tard, une fois revenu, devant les images étalées sur la table, en les mélangeant et en les triant comme on fait une réussite compliquée. Ulysse, cheveux gris et mains sanglantes, et la pluie noyant les cendres encore fumantes de la ville tandis que les vaisseaux prennent le large. » 1
« Les Anciens contemplaient le même paysage toute leur vie, ou en tout cas très longtemps. Même le voyageur n'y coupait pas, car tout le trajet était long. Cela obligeait à réfléchir au chemin lui-même. Aujourd'hui, en revanche, tout est rapide. Les autoroutes, les trains... Y compris la télévision, qui nous montre des paysages qui changent en quelques secondes. On n'a le temps de réfléchir sur rien. » 2
« Ils étaient subtils et bien étranges, pensait-il, les liens qui pouvaient s'établir entre des choses en apparence sans rapport : peintures, paroles, souvenirs, horreur. Comme si tout le chaos du monde, répandu pêle-mêle sur la terre par le caprice de dieux ivres et imbéciles - une explication aussi valable que n'importe quelle autre - ou de hasards impitoyables, pouvait se voir soudain transformé en un ensemble aux proportions précises, par le simple fait d'une image insoupçonnée, d'un tableau contemplé en compagnie d'une femme morte depuis dix ans, remémoré aujourd'hui et peint de nouveau à la lumière d'une biographie différente de celle du peintre qui l'avait conçu. D'un regard qui peut-être l'enrichissait et l'expliquait. » 3
Voici deux toiles, parmi d'autres nommées par l'auteur qui influencent notre peintre de batailles. Ce livre, comme tous ceux de Pérez-Reverte, me fait découvrir quelque chose de nouveau. Cette fois-ci, c'est la peinture.

Duelo a garratazos. Duel à coups de gourdins. Francisco Goya.

Faulques, le peintre de batailles, tient cette toile en haute estime. Allant même jusqu'à dire qu'elle était « le plus cruel symbole de la guerre civile qui ait jamais été peint. En comparaison, le Guernica de Picasso était un exercice de style. » 4

Battaglia di San Romano. La bataille de San Romano. Paolo Uccelo. circa 1450.

Au cours de mes recherches sur le Web, je suis tombé sur un blogueur français, Jean-Marc Bellot, qui a, lui aussi, connu un moment poignant en lisant Arturo Pérez-Reverte. Il a même pu visiter le Prado à Madrid pour y voir (ou revoir) quelques-unes des toiles évoquées dans Le peintre de batailles. Monsieur Bellot y expose dans ce billet une très belle réflexion provoqué par la lecture du livre et sur ce qui semble être, après une centaine de pages lues, la thèse de Pérez-Reverte: La géométrie, voire la symétrie, du chaos, de la cruauté et des horreurs que la nature humaine engendre.

Un conseil, si vous allez à Madrid, il FAUT visiter le musée du Prado. J'espère tant y retourner!
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1. Pérez-Reverte, Arturo. Le peintre de batailles. Seuil. 2007. pages 46-47.
2. Ibid. page 68.
3. Ibid. page 94.
4. Ibid. page 93.